A la boulangerie.

Publié le par Hélène.

 

 (Cet article est publié en hommage à ses personnages... Brunô, alors capitaine des CROQUEURS DE MOTS, nous avait trouvé un de ces défis dont il avait le secret:  plusieurs personnages devaient raconter leur version d'un même évènement, je crois.

Vous trouverez le lien vers les blogs de ces drôles de personnages dans le texte. A part Lyly, que je rajoute ici, n'ayant pas réussi la manip'. (Comme d'hab, quoi...) http://lyly-from-beverly.over-blog.com/)

 

     (Ma femme m’a envoyé à la boulangerie. Pour la St Valentin, elle voudrait du pain frais! Quelle guigne… Il y a une de ces queues …)

-      « Pardon madame, la queue, c’est derrière vous ? »

(Eh, bien, je vais avoir le temps de cuire au soleil, moi… Parce que ce n’est pas parce qu’on est en Normandie profonde qu’on est à l’abri des insolations…

-      Bon, mais qu’est-ce qu’ils fichent ?

La boulangère ne se presse pas, au moins. Elle sourit même à une femme dont les quatre enfants mettent la boutique à sac. Leur mère n’arrive pas à se décider. Tiens, je viens d’en voir un fourrer un bonbon dans sa poche.

Tandis que je contemple le spectacle de la valse-hésitation de la mère, qui en est encore au nombre d’éclairs au chocolat qu’elle doit prendre, alors que ses mioches veulent autre chose…

Tiens, à propos, je dois prendre quoi, moi ? Ma femme ne me l’a pas précisé ?

Je me hausse sur la pointe des pieds afin de voir ce qu’il reste en rayon ; ouh… Déjà plus grand-chose !

… Mais ? Cette petite vieille n’était pas devant moi, tout-à-l’heure ? Quel culot, ces vieux qui resquillent et traversent toujours au feu vert… Je ne vais pas faire un scandale, sinon on n’en finira jamais…

-      « Madame la resquilleuse, allez, prenez ma place ; moi, j’me taille ! »

C’est vrai, quoi ! Ma femme n’a qu’à faire son pain, comme d’hab ! Je lui dirai qu’il n’y en avait plus… Enfin, je n’aurai pas perdu tout mon temps : j’ai fait la connaissance d’une blonde provocante, et à mon avis, j’ai un ticket…)

 


2-
  Lyly, jeune blonde accorte, remonte un peu sa jupe afin de mieux bronzer. On est dimanche, c’est l’été, il fait chaud. Les cloches de l’église sonnent la fin de la messe.

Un monsieur portant beau et s’appelant Bruno, la drague gentiment en prétextant qu’il ne sait quoi acheter comme pain pour sa femme. Il est si préoccupé que ses yeux louchent dans son corsage, et il a galamment laissé passer une vieille dame, qui n’a manifestement pas compris qu’il fallait faire la queue… Mais elle semble si délicieuse, et elle est si menue…

          Pas pressée pour deux sous, Lyly se gorge de l’odeur des petits pains sortis du four, tout en échangeant un sourire entendu avec Pascale, la boulangère, occupée à servir une maman qui n’arrive pas à se décider, voulant plaire à ses quatre adorables loupiots…

Quelle belle journée… Elle anticipe déjà le moment où, au sortir de la boulangerie, elle croquera à même dans une ficelle à la croûte dorée et craquante…

 


3-
   « A qui l’tour, m’sieurs-dames ? »

Pascale contemple avec plaisir et fierté la queue qui s’allonge devant sa boulangerie. Il faut dire que son pain passe pour être le meilleur de la région. Bon pour le négoce, bon pour l’égo !

Tandis qu’un midi chaud de plein été sonne à l’église du village, les petits pains, baguettes et viennoiseries qu’elle sert embaument toute la place.

Pour chacun elle a un mot gentil : son amie Lyly, tout aussi jolie qu’elle ; la vieille dame qui à son habitude, se glisse discrètement entre les clients et à qui personne, jamais, n’ose rien dire ; son voisin Bruno, qui sous des abords un peu bourrus, cache un cœur d’or ; la maman qui ne sait jamais quoi choisir pour ses enfants et ne voit pas qu’ils piquent systématiquement leurs bonbons préférés…

Tout à l’heure, elle se fera un gros plaisir : dévorer ses pains au chocolat favoris, sous la couette, avec son Tricotin de mari… 

 

 

I-1 : " Il est midi. Maman m'a dit de ne pas traîner après la messe.
Moi, c'est Marité. (Pfffff! rires). La messe, je n'aime pas tellement. Mais bon, Papa et Maman veulent que j'y aille, alors...
En échange, ma Maman m'a promis que je pouvais passer à la boulangerie pour m'acheter un gâteau. Elle est formidable, ma Maman. A chaque fois que j'irai à la messe, maintenant, j'aurai droit à un gâteau.
Il fait chaud au soleil.
Là, je fais la queue.

Il y a la mémé qui vient toujours acheter son pain quand il y a plein de monde. Elle est encore passée devant moi. La prochaine fois, je lui ferai un croche-pattes, tiens.

Tiens, et puis il y a aussi le Monsieur très gentil, (t'inquiète pas, Bruno...), l'autre jour il a réussi à attraper ma corde à sauter que j'avais lancé dans la fontaine du square.

Et puis il y a la super-jolie jeune fille, celle qui est blonde et bronzée. J'aimerais bien lui ressembler quand je serai grande, mais je ne suis pas très grande, justement. Et puis je ne lui ressemble pas du tout. Je demanderai à ma Maman si je peux me teindre en blonde.

Pascale, la boulangère, je l'a-do-re. Elle me file plein de bonbons gratos! Au moins, comme ça, je n'aurai pas à faire comme le morveux, devant. Il a mis au moins 3 bonbecs dans sa poche! Je crois que Pascale l'a vu.
Ses frères se tiennent super-mal, c'est dingue! Mais leur Maman a l'air gentil aussi: je crois qu'elle achèterait toute la boulangerie pour leur faire plaisir.
Moi, je leur aurais donné un coup de pied aux fesses, mais bon. Il paraît que je suis une petite fille bien élevée.

Oh la la... Il fait vraiment très chaud. Je crois que je vais m'acheter une glace, si ça se trouve.
Il faut que je demande à la belle blonde comment elle s'appelle. Marité, ça fait un peu vieillot je trouve."

                                                Point final!

                                  Hélène. Sept 2010.

 

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M
<br /> Hélène !!! Te revoilà... Je t'attendais...<br /> GROS BECS.<br /> <br /> <br />
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H
<br /> <br /> Ouh, si peu ma Marité...<br /> Bisous<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Je te remercie Hélène. Cette tiote Marité c'est bien moi, je me suis reconnue... Quant à ma gourmandise des glaces elle n'est plus à démontrer. Je suis en sevrage volontaire actuellement, j'attends<br /> l'été avec impatience...<br /> GROS BECS picards ensoleillés.<br /> <br /> <br />
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H
<br /> <br /> Ah, je te connais bien, Marité, à force de passages sur ton blog...<br /> <br /> <br /> Ta jovialité et ton sens de l'accueuil, ta volonté de partager le rire,  c'est une cascade de fraîcheur, et des interrogations perpétuelles...<br /> <br /> <br /> Je t'embrasse, :)<br /> <br /> <br /> <br />
Q
<br /> <br /> Je me souviens que je l'avais lu... C'est un superbe partage, LN...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Une vraie histoire d'amitié bloguesque avec un résultat des plus concluants. Merveilleux texte  plusieurs mains !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bisous et encore merci !<br /> <br /> <br /> <br />
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H
<br /> <br /> Sais-tu que je commençais à peine à faire mes premiers pas sur ton blog?<br /> <br /> <br /> J'ai longtemps cherché "La mort de Dieu", dont l'idée avait germé dans le néon de Pascale: je ne l'ai pas trouvé...Et ça me rend malade.<br /> <br /> <br /> Alors, j'ai publié ce texte où j'avais distribué les rôles à ma façon...Marité, Pascale, Brunô et Lily.<br /> <br /> <br /> - Pouquoi ce souvenir? Une rencontre, peut-être...<br /> <br /> <br /> Et puis, (rire again), c'est un des rares billets que je peux republier sans me compromettre...<br /> <br /> <br /> <br />